“Dieu dit à Eve : "Tu enfanteras dans la douleur."”

Moses est franc, brut, voir blessant. Mieux vaut vous prévenir tout de suite. En revanche, il n'est jamais méchant gratuitement. Lorsqu'il parle, c'est toujours pour servir un but. Sans cela, l'homme préfère observer. Il est très bon pour ça, par ailleurs. C'est son boulot et il le fait bien. Il observe, il note, il pose des questions lorsque c'est nécessaire et recommence à observer. Ce comportement peut mettre vite son vis-à-vis mal à l'aise, mais il ne s'en préoccupe pas. Il n'est en général pas là pour faire ami-ami ; il est là pour la science.

Son travail prend une part importante dans sa vie et son quotidien. Lorsqu'il est en immersion loin de chez lui, il tisse peu de véritables liens. Il ne cherche pas l'amour avec un grand A de peur que celui-ci interfère avec ses recherches. Cependant, il arrive à Moses de prendre un peu de distance avec le monde scientifique. Parfois, il ose sortir en bar sans son enregistreur. Mais le peu de personnes fréquentées par le jeune homme partagent un amour commun : l'engagement politique. Profondément anarchiste, l'Américain milite pour de nombreuses causes et y sacrifie bon nombre d'heures de son temps libre. Il a d'ailleurs tendance à s'emporter et noyer son interlocuteur sous un discours moralisateur peu digeste.

Moses est un homme particulièrement condescendant. Si de rares personnes trouvent grâce à ses yeux, c'est uniquement dû à leur engagement politique ou les valeurs qu'ils défendent. L'homme n'aime pas qu'on lui tienne tête, estimant que plus une opinion diffère de la sienne, plus elle est erronée. Cela le pousse à rester à l'écart, adoptant un style de vie qui le marginalise. Il ne va vers les autres que pour ses études ou ses combats, pas pour perdre du temps à discuter de la pluie ou du beau temps.

Moses est plutôt grand, sentiment renforcé par sa posture droite et rigide. Ses épaules larges sont la preuve qu'il s'entretien régulièrement. Son corps est en bonne santé, malgré des cicatrices dissimulées par les vêtements ou les tatouages. Son visage est dur, comme taillé au burin. Mâchoire carrée, front droit, arrête de nez déplacée suite à une cassure. Son regard est peu engageant, tout comme son style qualifié d'agressif par les plus conservateurs. Tatouages épais et noir, écarteur, côté du crâne rasé et mèches longues ramenées en arrière. Quant à son style, il est à mi-chemin entre le pratique et la mode : pantalon ajusté, mais pas trop serré, t-shirt unis, mais en tissu de qualité, veste de cuir noir quand la météo l'exige. A ses pieds, bottes façon rangers ou tennis sobres. Peu de fantaisie de ce côté-ci.

Avec un prénom pareil, il n'est pas étonnant d'apprendre que Moses est le fils d'un pasteur méthodiste. Il est né, a grandit et a étudié à Chicago, illinois, dans un quartier de la classe moyenne. Enfant unique, il se développe seul. Même l'école peine à lui enseigner la socialisation. Marginal et dissipé, le garçon est un élève moyen jusqu'à la fin du lycée. C'est lors de son année de terminale qu'il rencontre son premier amour, l'anarchisme et c'est via des personnes plus agées du groupe qu'il apprend l'existence du second : l'ethnologie. Par manque de moyens, il est cependant obligé de prendre une année sabbatique avant d'entrer à l'université de l'illinois. C'est durant cette période qu'il met enceinte une amie proche qui accouchera d'une petite fille durant l'été. Dans un monde où la fertilité est chose rare, la protection n'est plus une priorité. Durant la grossesse, il est victime d'un accident de voiture durant lequel son bas ventre encaissera un coup important. Lui qui se moquait d'être fertile a perdu ce cadeau divin en un claquement de doigts. Il ne réalise pas véritablement jusqu'à ce qu'il tienne sa fille dans ses bras. Comprendre qu'elle serait la seule descendante qu'il n'aurait jamais déclenche un épisode subdrepressif qui ne s'éteint qu'avec l'entrée à l'univeristé.

L'enfant (Dachine-Lucy, Lola, Black-Rosenthal, rien que ça) vit avec sa mère, Moses s'occupant d'elle durant les vacances ou des week-end prolongés. Après trois années d'études sérieuses, il réussit à se démarquer dans les matières de sciences sociales et se fit remarquer par la grande université de Chicago. Cette dernière lui accorda alors une bourse pour lui permettre de poursuivre sa scolarité avec les meilleurs professeurs qui soit.

A sa sortie, il part presque immédiatement en europe afin d'étudier des nouveaux cultes autours de la fertilité. Il y reste deux ans, recevant la visite régulière de sa fille et de la mère de cette dernière. En rentrant, il publie un ouvrage "Tu n'enfanteras point dans la douleur" qui est salué par ses pairs.

A présent, Moses se lance sur un nouveau sujet : comment l'institution  HEAVENBABE INC boulverse-t-elle l'organisation de la société japonaise ? Pour cela, il déménage au Japon avec uniquement les bases de la langue, prêt à apprendre sur le tas.